21 décembre 2023

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Rentrée 2024 dans l’académie de Toulouse : dotation en toc pour le “Choc des Savoirs”

Le ministre de l’Education Nationale a révélé ce 21 décembre 2023 les moyens attribués à l’académie de Toulouse pour la rentrée 2024 dans le Second degré. Pour le SNES-FSU Toulouse, c’est surtout une belle opération de communication, qui ne changera pas grand-chose, sur le terrain, à sa politique régressive pour l’Ecole : à l’approche de Noël, Gabriel Attal semble avoir reçu en cadeau un déguisement de magicien, dont les tours seront cependant vite éventés… Décryptage en quelques chiffres.

Des moyens très réduits, qui ne financent pas la moindre annonce du ministre pour le Second degré
La stabilité prévisionnelle des effectifs pour la rentrée prochaine (+37 élèves pour un total de 207 046) ne dégage pas la moindre marge de manœuvre significative : l’annonce d’un budget supplémentaire correspondant à la rémunération de 40 emplois, sur un total actuel de 16 882,5 pour l’académie n’est évidemment pas de nature à changer la donne.

La goutte d’eau que représente ces moyens ne permet pas non plus de financer la moindre des annonces du ministre et de son “Choc des Savoirs”.
Par exemple, le simple financement d’un seul groupe de soutien supplémentaire pour les 15 élèves en Sixième les plus en difficulté sur ce niveau dans chaque collège de l’académie demanderait par exemple un bugdet correspondant à … plus de 100 emplois ! Le ministre annonce pourtant leur mise en place systématique en Sixième et Cinquième ; pour tenir la promesse, il va donc falloir récupérer des moyens ailleurs, et l’on peut craindre que cela ne se fasse par suppression des rares désoublements ponctuels actuels de quelques heures en Français et de Mathématiques, ou par la poursuite de la politique d’alourdissement des effectifs des classes.
Autre exemple : le redoublement de seulement 1 élève par classe nécessiterait, pour l’académie, l’équivalent de … 485 emplois budgétaires !
Avec ce budget, le ministre confirme qu’il est dans une opération de communication, pour masquer un renoncement historique à la réussite de tous les élèves, et qu’il privilégie les logiques de sorties précoces du système éducatif des élèves les plus fragiles.

Régularisation de crédits déjà engagés
A la rentrée 2023, le rectorat de Toulouse a dû ouvrir en urgence plusieurs formations, notamment professionnelles, ou autoriser des dépassement de capacité d’accueil, pour scolariser plus d’un millier d’élèves qui n’avaient aucune place en sortie de Troisième. Le coût de ces dépassements budgétaires imprévus, récurrents puisque les élèves vont poursuivre leur scolarité l’année prochaine, peut être estimé largement au-delà de la dotation complémentaire que recevra l’académie à la rentrée 2024. D’une certaine manière, le ministère finance donc des crédits… déjà engagés !

Dotation floue
Enfin, si dans sa communication, le ministère annonce une dotation académique augmentée de 40 emplois, parmi eux, 22 ne sont pourtant pas des postes “en dur”, occupés par de nouveaux collègues – que l’on peinerait par ailleurs comme partout à recruter. Il s’agit “d’emplois budgétaires”, c’est-à-dire d’autorisation d’engagement de rémunérations complémentaires, qui pourraient très bien recouvrir sur le terrain une rémunération en d’Heures supplémentaires ... ce qui revient encore à alourdir encore la charge de travail de nos collègues. Aucune pérénité n’est de plus assurée sur ces moyens, et il n’est pas du tout certain qu’il s’agisse même de moyens nouveaux : il ne pourrait s’agir que de redéploiement de crédits non consommés (par exemple de Pacte – que la profession refuse massivement).
Pressé de questions par le SNES-FSU sur ce montage très artificiel, le ministère n’a pas voulu en dire davantage. Et, selon la désormais célèbre formule : “quand c’est flou” …